Dossier Christopher Lee by Pouply Part 1

Les légendes du cinéma

Voici un sujet pour monsieur Nain qui s’est transformé en exposé pour une formation. Au fil de l’écriture, je me suis demandé s’il était possible d’allier les deux manières. La méthode est quelque peu différente, vous m’en direz des nouvelles…

Pour vous aider, un guide de lecture
(que vous pouvez glisser sur votre bureau afin de pouvoir y accéder au fil des chapitres) :

 

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Christopher Lee

Christopher Lee est sans conteste l’acteur le plus charismatique de toute l’histoire du cinéma. Il est bien au-dessus d’un Willis ou d’un Deep et vous allez savoir pourquoi.

J’aimerais vous mettre dans l’ambiance grâce à une playlist qui vous accompagnera tout au long de l’exposé. Des musiques chantées, et pour certaines, composées, par le Sir en personne. J’espère que vous êtes bien installé, on risque de passer un bon moment…

https://www.youtube.com/watch?v=z16_mx1edG0

Même s’il est difficile de l’imaginer, derrière la légende se trouve un homme. Pas une simple personne comme vous et moi, bien sûr : un être d’exception. Voici l’histoire de sa vie dans les grandes lignes :

Christopher Lee, naissance d’une légende

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Conçu en 1921 par le lieutenant-colonel Geoffrey Trollope Lee et la comtesse Estelle Marie

Carandini di Sarzano, il nait le 27 mai 1922 dans la plus pure des traditions britanniques. Il eut une enfance bien stricte dans une grande demeure londonienne, entouré de sa sœur, sa famille bien étoffée et de peoples de la haute. Pourtant, cela ne dura pas. Petit, il fut éduqué dans les normes, mais cela n’empêcha pas sa mère de divorcer, alors qu’il avait 4 ans, ce qui était plutôt mal vu à l’époque. Elle se remariera avec Harcourt John Sainte-Croix, un banquier. Pendant ses premières années, il fut, avec sa sœur, placé au pensionnat Miss Fisher en Suisse, puis de retour en Angleterre, à l’école privée de Wagner. À Summer Fields, sa bourse pour entrer à Eton fut refusée par Montague Rhodes James, un auteur « d’histoires de fantômes » qui l’impressionna fortement. Quand il était instituteur, cet homme était surnommé la Souris Noire à cause de sa cape et sa toque légèrement sinistre, et sa façon de réprimander les élèves récalcitrants. D’après la biographie de Christopher Lee, il ne fut pas tout à fait mécontent de n’avoir pu recevoir sa bourse d’études à cause de lui. Il ajouta que peu d’hommes réussirent à créer une forte impression sur lui, et il lui attribua le mérite de son intérêt pour l’occultisme. Soixante ans plus tard, il interpréta son rôle pour la BBC. Pendant son adolescence fut tournée une période sombre de sa vie. Le deuxième divorce de sa mère, désormais sans le sou, ajouté à la crise économique qui mit sa famille, pourtant issue de la noblesse, sur la paille, mit aussi fin à ses projets, alors qu’il était seulement âgé de 17 ans. S’il semble aimer les études et les lettres, plus spécifiquement la littérature classique, il se résigna, en tant que jeune adulte, à travailler dans une compagnie maritime pour un salaire d’une livre par semaine, laissant ces rêves de côté… C’est assez triste de voir sortir des rangs une personne de cette intelligence qui méritait tellement plus. Mais ce drame va se changer en une magnifique comédie, dans quelque temps.

02_familleConcernant ses parents, il y a peu d’informations vis-à-vis de son père, un grand sportif de l’époque, mais plus du côté de la famille de sa mère, la famille Carandini. Vous remarquerez son physique de rêve, qu’il tient de cette dernière. Sa beauté était admirée de tous, elle fut même peinte et sculpté par des artistes reconnus tels que John Lavery, Oswald Birley, Olive Snell et Clare Frewen Sheridan, un cousin de Winston Churchill et remporta de grands concours de beauté (Christopher Lee a d’ailleurs été membre du jury de miss monde 1995 en sa mémoire). D’après le site officiel de l’acteur, sa famille est l’une des plus anciennes d’Europe et remonte jusqu’au premier siècle apr. J.-C.. Elle est même soupçonnée d’avoir entretenu des liens étroits avec Charlemagne et a obtenu le droit de porter les armoiries de l’Empire Romain Germanique par l’empereur Frédéric Barberousse. Et, elle était en relation avec les Borgia par plusieurs mariages ! Un ancêtre, le cardinal Ercole Consalvi, a été secrétaire d’État du pape sous Napoléon. Il fut enterré au Panthéon de Rome près du peintre Raphaël (sa peinture, par Lawrence, est exposée au château de Windsor). Un cousin, Nicolo Carandini fut le premier ambassadeur d’Italie en Grande-Bretagne après la Seconde Guerre mondiale et fut promu par la suite président d’Alitalia, la compagnie aérienne. C’est avec son support qu’il put entrer par la suite dans une formation d’acteur. Il le mit en relation avec Filippo Del Guidice de Two Cities Film, et vint aussi à lui dire que, comme sa grand-mère cantatrice, Marie Carandini, il avait cela dans le sang. Quand à son grand-père, étant un réfugié politique italien, il s’exila en Océanie où il rencontra sa future femme qui, elle, était Anglaise, et ils fondèrent la première compagnie d’opéra australienne, ce qui n’est pas rien. Fier de ses origines il n’a aucun mal à prôné son côté conservateur. Cependant, comme vous le lirez plus bas, il est loin d’être un vieux borné, car il est un des hommes les plus ouverts d’esprit de nos jours. Pour revenir sur les prestigieux membres de sa famille, il est l’oncle de l’actrice Harriet Walter qui cite le fait que Christopher Lee, l’acteur ayant le plus grand nombre de rôles de l’histoire de cinéma, est le modèle qui l’incita à entreprendre cette carrière. Ce haut personnage aux allures victoriennes est aussi un parent éloigné de Robert E. Lee, le commandant de l’armée de Virginie du Nord et le général en chef des armées des États confédérés au cours de la guerre de Sécession, et de l’astronaute John Lee. Mais revenons à l’histoire de sa vie :

Captain Lee contre les méchants nazis

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« J’ai vu beaucoup d’hommes mourir juste en face de moi – si nombreux que je me suis presque endurci à cela. Après avoir vu ce que les êtres humains peuvent faire de pire aux autres, les résultats de la torture, les mutilations et de voir quelqu’un déchiqueté par une bombe, vous développez une sorte de coquille. Mais il le fallait. Il le fallait. Sinon, nous n’aurions jamais gagné. »

Née d’un papa militaire et élevé dans le plus grand respect de la nation, il vit son échec d’entrer à Eton college et son arrivé à Wellington college comme un signe pour s’engager dans l’armée. Vous pouvez vous imaginer que du haut de ses 91 ans, il a dû en voir, des guerres. Voulant d’une part se battre contre les méchants communistes du côté de la Finlande en 1939, il est pris de court par un conflit beaucoup plus imposant : la Seconde Guerre mondiale. Il n’est resté sur le front finlandais qu’environ deux semaines et, comme le peu de volontaires avec lui, a été maintenu à l’écart de combat direct. C’est pendant les heures sombres de 39-45 qu’il fit ses classes. Mais son rêve de devenir pilote ne put heureusement pas se réaliser à cause d’un problème de vue. Triste, mais déterminé il se laissât emporté dans le service des renseignements lors de la reconquête de l’Afrique du Nord avec le Long Range Desert Group (qui l’avait préalablement formé au sud du continent, dans le 260e escadron RAF) puis dans les forces spéciales chargées d’arrêter les criminels de guerre en Sicile et en Italie. Il mentionna le fait d’avoir aussi servi dans le service des opérations spéciales, mais refuse d’entrer dans les détails, étant toujours tenu au secret. Là il fut témoin des atrocités commises dans les camps de concentration. Il dit : « j’ai été attaché à la SAS de temps à autre, mais il nous est interdit de discuter des opérations spécifiques. Disons que j’étais dans les forces spéciales et restons-en là. Les gens peuvent le comprendre comme ils l’entendent. (…) On nous a donné des dossiers de ce qui avait été fait et dit de retrouver les criminels, de les interroger autant que possible et de les remettre aux autorités compétentes… Nous avons vu les camps de concentration. Certains avaient été nettoyés, d’autres non. (…) Quand les gens me disent, saviez-vous ceci ? Étiez-vous présent ? Avez-vous travaillé avec eux ? J’ai toujours l’habitude de dire : “Pouvez-vous garder un secret ?” Et ils disent : “Oui, oui” et je dirais “Tout comme moi.” » Il prit sa retraite avec le grade de capitaine d’aviation de la RAF. Quand il rentra chez lui, il ne put chercher les acclamations et le réconfort de son père, car il mourra l’année même de son départ. Ces événements, vous pouvez vous en douter, le perturbèrent intensément. Lui qui, petit, rêvait d’aventures comme dans les livres de White fut désillusionné au plus haut point. Les plus belles histoires ne se faisant que dans la fiction, il plaqua tout et tenta sa chance au cinéma.

« Lorsque vous êtes impliqué dans une guerre, c’est le vieil adage “si votre nom est écrit sur la balle, il n’y a rien que vous puissiez faire à ce sujet”. Alors, vous bannissez ceci de votre esprit. Bien sûr, j’avais peur à certaines occasions et ceux qui disent qu’ils n’ont pas peur lors d’une opération ne disent probablement pas la vérité. Je connais à peu près six personnes qui n’avaient pas peur. Littéralement pas. Que cela était dû à un manque d’imagination ou parce qu’ils avaient conquis cela, je ne sais pas. En fait, l’un était le père de Iain Duncan Smith, qui était un de mes amis les plus proches. Mais pendant la guerre, les gens ont appris à tuer et ils ont la bénédiction des autorités pour le faire, donc si c’est votre vie ou celle de quelqu’un d’autre, vous voulez être sûr que ce n’est pas la vôtre. »

Bébé Lee passe au ciné

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Ses premiers pas d’acteurs ont été laborieux. D’une part, il était trop imposant pour se positionner aux côtés des célébrités qui risquaient de se ternir dans son ombre. Et d’autre part, même s’il connaissait des personnalités, comme le créateur de James Bond, Ian Fleming, son cousin par alliance, par exemple, le fait que sa famille se soit cassé la gueule dans les finances n’a pas contribué. Grand, fort et au physique hors normes, il a dû se contraindre à prendre position du côté des méchants. Et ce n’est pas un drame, car qui est-ce que l’on cite en numéro un dans cette catégorie ? Le Chrisounet ! Faisant 1,96 m depuis ses 70 ans, il est inscrit dans le livre des records comme étant le plus grand acteur de cinéma… Grand, tout à fait, et à un point plus élevé que vous ne l’imaginez. « J’étais là depuis longtemps -près de dix ans, commenta-t-il dans une interview, au début on m’a dit que j’étais trop grand pour être un acteur. C’est une remarque tout à fait stupide. C’est comme dire que vous avez les doigts trop courts pour jouer du piano. J’ai pensé : “Bon, je vais vous montrer.” Au début, je ne savais rien à propos de la technique consistant à travailler en face d’une caméra, mais au cours de ces dix ans, j’ai fait la seule chose d’énormément importante aujourd’hui -j’ai regardé, j’ai écouté et j’ai appris. Donc, le moment venu, j’étais prêt… Curieusement à jouer un personnage qui ne disait rien (la Créature de Frankenstein) ». Il n’a pu développer son don sur les planches que tardivement au sein de la Charm School pour acteurs en herbe, jouant dans de petites pièces et opéras, suivant enfin ses passions. Il avait alors 25 ans. Aimant le chant et conscient de son potentiel, il passa de garçon de bureau à soldat, à animateur radio, à divinité du cinéma, incarnant le rêve américain dans sa chère patrie natale. Il se performa dans pas mal de nanars et de téléfilms, souvent des adaptations manquantes de budgets, avant de se faire progressivement remarquer. On peut constater qu’à cette époque il ne se confine pas dans un rôle ni dans un style, mais s’essaie aux plus de choses possibles. Tout de même amusé par la grandiloquence, il apprécie le fait de jouer des méchants prestigieux tel Rumpelstiskin, le gobelin des frères Grimm. Dès 1947 dans, entre autres, la romance gothique qui est Corridor of Mirrors de Terence Young, on peut le voir interpréter un panel de personnage. Et aussi dans de bons échantillons de comédies britanniques, comme The Curse of Frankenstein (dont un extrait apparaît dans Lolita de Kubrick, pour vous donner une idée), avant de connaître le triomphe dans la prestigieuse série des Dracula. Tout de suite :

Un petit coup d’Hammer

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Il débute avec L’étrange rendez-vous de Terence Young en 1948. Christopher Lee joue la même année dans une adaptation cinématographique de la célèbre pièce de Shakespeare, Hamlet. Il décroche son premier succès international avec ce rôle qu’il interprète aux côtés de l’acteur Peter Cushing. Ces deux comédiens partagent alors l’affiche de vingt-cinq films, dont la plupart sont produits par les studios de la Hammer. -Cf : nanarland.

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Depuis sa percée en 1952, quand Douglas Fairbanks, Jr. a commencé à faire des films pour les British National Studios et qu’il s’entraîna avec Buster Keaton pour seize productions, et depuis sa nomination aux oscars pour Moulin Rouge de John Huston, il a pratiqué trente différents rôles, avant d’entrer chez ces amateurs d’horreurs. Il était difficile de reprendre le jeu de Dracula, le comte transylvanien après Bela Lugosi, les difficultés étaient légion. Il ne baissa pas les bras pour autant, se documentant le plus possible afin d’incarner ce personnage. Les critiques sont diverses sur le fait qu’il ait atteint ou non le paroxysme du vampire, mais de l’avis d’une bonne majorité, il surpassa l’original. Il se décida à opter pour un style plus séducteur et machiavélique dans Horror of Dracula. À partir de là, le cercle de ses fans s’agrandit très vite, ce furent ses premières heures de gloire. Il resta dans le rôle pour une série de douze films à qualité variable, selon les réalisateurs en charge, et contribua même au scénario de certains ! Lui et son ami Peter Cushing ont ainsi créé le duo le plus mémorable de l’histoire du film d’horreur pendant de bonnes décennies. Son film Dracula lui apporta, l’air de rien, $1 360. Quand il voulut enfin goûter aux plaisirs de l’Europe, il dut retarder son départ de la Hammer, cédant sous la pression de ses employeurs. En effet, sentant le déclin de cette production et constatant que leurs réalisations étaient de plus en plus foireuses, il commença à se plaindre. Lui qui adulait les auteurs classiques tels que Bram Stoker, il ne pouvait prostituer le personnage de Dracula dans des navets. Les histoires varient quant à la raison de ses problèmes à quitter la Hammer. Il déclara bien plus tard que ses employeurs le firent chanter pour qu’il reste parmi eux, car, sachant qu’il avait beaucoup d’amis parmi le staff, ils jouèrent la carte du chantage affectif, lui disant que, s’il démissionnait, énormément de personnes se retrouveraient au chômage. Selon ses mots : « le processus aurait été le suivant : le téléphone sonnait et mon agent me disait que Jammy Carreras, le président de la Hammer, a un autre Dracula pour moi, et je dirais : oubliez ça ! Je ne veux pas en faire un autre. Je reçois un appel de Carreras dans un état d’hystérie : qu’est ce que c’est que cette histoire ? Et je réponds que je ne veux pas le faire, il me dit que je vais le faire et lorsque je demande pourquoi, il répond qu’il la déjà vendu au distributeur américain avec moi dedans. Il ajoute : pensez à toutes ses personnes que vous aimez bien, vous allez leur faire perdre leur travail. C’est la seule raison pour laquelle je les ai faits. » Puis, quand on l’accuse d’avoir arrêté parce qu’il détestait les scenarii, il répond : « tout ce qu’ils faisaient s’était, écrire une histoire, et essayer de poser les personnages là où il fallait, ce qui est très clair quant on voie les films. Ils ne me donnaient rien à faire ! J’ai supplié la Hammer de me laisser placer quelques lignes de Stoker et occasionnellement ils m’en accordaient une. » Il ne comprit jamais comment le public pouvait aimer ses résultats, à l’époque. Ses dernières productions sont pourtant, à mon humble avis, de bonnes daubes qui ont mal vieilli. De Frankenstein aux Baskervilles, il en a fait voir, des nuances de gris aux nuances de couleurs, le Sir Christopher. Il alla jusqu’à surpasser le grand Boris Karloff dans trois adaptations de monstruosités : la créature, Fu Manchu et la momie. Lui et sa femme furent les amis et voisins des Karloffs d’Angleterre, ce qui devait être assez amusant lors des fêtes de voisinages. Puis, il partit dans pas mal de pays, jouant dans des langues différentes pour des productions définitivement fantastiques. Alternant parfois avec un James Bond et un Sherlock Holmes qu’il s’amusera par la suite à parodier dans quelques bonnes comédies anglaises, car, en plus de 250 films, 85 % de ses rôles sont des méchants. On peut dire que malgré le succès il ne prit pas la grosse tête, restant le gentleman tant aimé. Même maintenant, il est classé 31e meilleure star selon un sondage britannique, au dessus John Wayne, Caine et Bogart. Parmi ces masterpieces, citons aussi ses versions de The Mummy, et de Fu Manchu. Enfin décidé à suivre un nouveau cap, les opportunités s’offrirent à lui, lui ouvrant un monde de diversité et sa propre maison de production, en 1972, Charlemagne Productions ltd.

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En 1958, il tient le rôle-titre dans Le Cauchemar de Dracula de Terence Fisher, pour devenir mondialement connu. Ce même réalisateur lui confie, en 1959, le personnage de la momie dans le film La Malédiction des pharaons, et le dirige dans Le Chien des Baskerville.En 1962, Christopher Lee incarne le célèbre détective dans le film Sherlock Holmes et le collier de la mort.Terence Fisher le mettra en scène à douze reprises. -pour plus d’informations sur ses premiers succès, Google est, et sera toujours, votre ami.

Quand tout le monde veut son Lee

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L’acteur londonien tourne dans plusieurs films d’horreur durant les années soixante. On le retrouve dans Hurle de Peur de Seth Holt en 1961, La Gorgone de Terence Fisher en 1964, Circus of Fear de John Llewellyn Moxey en 1966 et Les Vierges de Satande Terence Fisher en 1968. Étant un parfait polyglotte, il joue dans plusieurs films étrangers : Le Corps et le fouet de Mario Bava en 1963, La Crypte du vampire de Camillo Mastrocinque en 1964 et Le Vampire et le sang des vierges d’Harald Reinl en 1967. Coutumier des personnages sombres et maléfiques, il incarne le docteur Fu Manchu cinq fois au cinéma, et prête ses traits à Raspoutine dans Raspoutine, le moine fou de Don Sharp en 1966. -Cf : allociné

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Après un large tour en Europe il navigua jusqu’au nouveau continent et rejoignit ce petit quartier appelé Hollywood. De nouveau riche et connaissant un bonheur envié par tous, il contenta son audimat dans une bonne série de films. Parlons de ceux-ci, avec une liste de ces principaux succès :

les années 50 :

1948 : Corridor of Mirrors de Terence Young

1948 : Hamlet de Laurence Olivier

1952 : Moulin Rouge de John Huston

1957 : Frankenstein s’est échappé (The Curse of Frankenstein) de Terence Fisher

1958 : Le Cauchemar de Dracula (Horror of Dracula) de Terence Fisher

1959 : Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles) de Terence Fisher

1959 : La Malédiction des pharaons (The Mummy) de Terence Fisher

les années 60 :

1960 : Les Deux Visages de Docteur Jekyll (The two faces of dr Jekyll) de Terence Fisher

1965 : Le Train des épouvantes (Dr Terror’s House of Horrors) de Freddie Francis

1965 : Dracula, prince des ténèbres (Dracula: Prince of Darkness) de Terence Fisher

1960 : Le Masque du Fu Manchu (The Face of Fu Manchu) de Don Sharp

1964 : La Crypte du Vampire (The Crypt of the Vampire) de Camillo Mastrocinque

1968 : Les 13 fiancées de Fu Manchu (The Brides of Fu Manchu) de Don Sharp

1966 : Raspoutine (Rasputin, the Mad Monk) de Don Sharp

1966 : Dracula et les femmes (Dracula has risen from the Grave) de Freddie Francis

1968 : Les Vierges de Satan (The Devil Rides Out) de Terence Fisher

les années 70 :

1970 : Les Cicatrices de Dracula (Scars of Dracula) de Roy Ward Baker

1970 : La Vie Privée de Sherlock Holmes (The Private Life of S. Holmes) de Billy Widler

1973 : La Chair du diable (The Creeping Flesh) de Freddie Francis

1973 : Terreur dans le Shanghaï express (Horror Express) d’Eugenio Martin

1973 : Les Trois Mousquetaires (The Three Musketeers) de Richard Lester

1973 : Le Dieu d’Osier (The Wicker Man) de Robin Hardy

1974 : L’homme au pistolet d’or (The Man with the Golden Gun) de Guy Hamilton

1976 : Dracula père et fils d’Édouard Molinaro

1976 : Une Fille pour le Diable (To the Devil a Daughter) de Peter Sykes

les années 80 à aujourd’hui :

1982 : La dernière Licorne (The Last Unicorn) de Jules Bass et Arthur Rankin Jr.

1983 : Le Manoir de la peur de Pete Walker

1998 : Jinnah de Jamil Dehlavi

1977-2002: Star Wars, de George Lucas

2001-2003 : Le Seigneur des Anneaux (The Lord of the Rings) de Peter Jackson

2005 : Charlie et la Chocolaterie (Charlie and the Chocolate Factory) de Tim Burton

2004 : Les Rivières Pourpres 2 d’Olivier Dahan

2010 : Alice (Alice in Wonderland) de Tim Burton

2012-2014 : Le Hobbit (The Hobbit) de Peter Jackson

Le 20e siècle :

(Sans oublier ses apparitions dans deux des grands classiques de la culture britannique : les séries des Sherlock Holmes où il interpréta trois des personnages en plusieurs fois, et des James Bond). Sir Lee estime que c’est grâce à The Private Life of Sherlock Holmes et son rôle en tant que Mycroft, qu’il a arrêté d’être catalogué, et, citant Anthony Hopkins, il affirme solennellement : « Je ne joue pas des méchants, je joue des personnes ». En tout il rencontra trois des James Bond dans ses aventures : Roger Moore, Pierce Brosnan et Daniel Craig. Flemming le considère comme une représentation parfaite de ce qu’il imaginait dans son histoire de The Man with the Golden Gun. Toutefois, Lee critiqua le film dans une interview, disant que certains personnages auraient mérité une plus belle performance et que l’histoire, par rapport à son adaptation à l’écran, était considérablement mieux écrite. « Dans l’histoire de Fleming, Scaramanga est juste un criminel indien de l’Ouest, mais dans le film il est charmant, élégant, amusant, théâtral… Je l’ai joué comme s’il était le côté dark de Bond, dit-il. » D’après Lee, car il est loin d’un amateur, Pierce Brosnan est de loin le meilleur et le plus proche acteur correspondant au personnage de James Bond. Depuis son rôle de Rochefort dans The Three Musketeers son costume fut réutilisé avec le cache-œil lors des adaptations suivantes, alors que la description de ce personnage dans le livre de Dumas n’a pas ce genre de détail (ses rôles ont énormément influencé l’opinion publique). Voici ce qu’il nous raconta par rapport à ce changement de carrière dans une interview en 2011 : « Peter Cushing et Vincent Price on fait de merveilleux films, mais seulement d’horreur. C’est pourquoi je suis allé en Amérique. Je ne pouvais continuer dans cette voie après ce qui s’était passé. Un couple d’amis, Dick Widmark et Billy Wilder, m’a dit que je devais m’éloigner de Londres sinon je serais toujours catalogué ». Son premier film américain a été Airport’77 et, environs pendant cette même année, il surprit tout le monde en apparaissant comme invité au Saturday Night Live de la BBC, en blaguant. À la suite de son apparition, Steven Spielberg, qui était dans la salle, l’enjoignit à jouer le Dr Barry Rumack dans sa parodie d’Airplane! Il refusa tout de même, ce qu’il regrette… Plus d’informations à venir :

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Le 21e siècle :

De plus en plus cher au casting, il se résigna à laisser la place aux nouvelles générations tout en acceptant des seconds rôles. Même si, pris de nostalgie, Chrisounet et Joe Dante peaufinèrent un remake de The Devil Rides Out, cela ne se fit pas. D’ailleurs, en 1975, les deux Dracula se déroulant dans un cadre moderne firent un gros flop. Il se consacrera beaucoup plus à sa vie de famille, soufflant après le succès. En effet, de 1948 à maintenant il a eu au moins un rôle par an, se transformant en apparitions succinctes, mais tout de même ! De plus, il lui arriva de se consacrer à neuf productions en deux ans. Il ne s’arrêta pas pour autant au début du siècle, surtout lorsque deux réalisateurs se mirent à réaliser ses rêves. Quand il fit son come-back dans The Return of the Musketeers et dans 1941 cela ranima la flamme des cinéastes. Fervent admirateur de Tolkien, il ne put qu’accepter de jouer dans le plus grand chef-d’œuvre de tout les temps, dans The Lord of the Rings. Il se trouve que, par le plus heureux des hasards, Sir Peter Jackson et lui s’étaient déjà rencontrés lors de la remise du prix du film de plus gore de l’année 1993, Brain Dead réalisé par ce premier. L’un appréciant l’autre, l’autre idolâtrant l’un, ils n’eurent aucun mal à s’accommoder et partirent ensemble en Nouvelle-Zélande afin de partager la plus grande aventure jamais osée. Il fut l’un des consultants, donnant conseils et avis, car, tenez vous bien, en tant que fan de J. R. R. Tolkien il eut l’immense honneur de le rencontrer de son vivant ! Depuis, il a pris l’habitude de lire ses romans au moins une fois par ans. Son grand rêve de jouer Gandalf fut stoppé à cause de ses limites physiques, l’équitation, les combats ne l’encouragèrent pas. À écouter : Songs and Poems par JRR Tolkien, sorti en 2003 et ses chansons pour le groupe danois The Tolkien Ensemble où il interprète Sylvebarbe, Theoden et bien d’autres, ainsi que The Children of Húrin, la version du livre en audio sortie en 2007. Par ailleurs, il se double lui-même dans le jeu The Lord of the Rings : Battle for Middle-Earth avec d’autres acteurs du film. Le 11 janvier 2011, il annonça sur son site qu’il serait de retour dans The Hobbit : An Unexpected Journey. Il avait d’abord parlé du fait qu’il aurait voulu montrer la corruption de Saruman par Sauron, puis, repensant aux problèmes qu’il aurait à se déplacer, à cause de son grand âge, il ajouta qu’il aurait bien aimé faire la voie de Smaug, pour l’enregistrer en Angleterre. Tout compte fait, c’est le plateau qui vint à lui et en quatre jours furent filmées les scènes du conseil blanc. Nous le rêverons bientôt, en 2014, dans le troisième volet du Hobbit !

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La nostalgie et l’envie de figurer au générique d’un classique de la SF le firent accepter le rôle du comte Dooku dans la seconde trilogie Star Wars. Et heureusement qu’il était là pour sauver ces films, car ils n’auraient pas été aussi bien accueillis s’il n’y avait pas eu un vrai méchant charismatique. Lors du dernier opus de la saga de George Lucas il filma toutes ses scènes en une journée. En tant qu’acteur il avait pu observer le tournage des premiers films et fut assez triste de ne pas s’y être immiscé aux côtés de Cushing. Là, il offrit le meilleur de lui même et conquis le jeune public comme le vieux. L’histoire ne s’arrêta pas à la mort de son personnage, mais reprend sous la bannière Disney, car il continue de prêter sa voix aux Clone Wars.