Dossier Christopher Lee by Pouply Part 3

D. Sa vie, sa carrière et ses proches

Comment prend-il le temps de s’occuper de sa famille devant tant de tâches à réaliser ? Car si vous vous intéressez à la vie de ce people vous avez sûrement remarqué qu’il arrive rarement seul sur le tapis rouge. Alors, qui est celle ayant l’immense honneur de lui tenir le bras ? Il s’agit de Gitte Kroencke, avec qui il a partagé 44 années de sa vie. Elle n’est qu’autre qu’une grande peintre et modèle danoise qui a travaillé avec Balenciaga, Balmain, Chanel et même Dior. Ce couple, hautement classé au sein de la haute, a été répertorié comme étant parmi les mieux habillées au cours des années 50 par le Guardian en mars 2013. Ensemble, ils ont eu une fille, Christina Érika Lee, née le 17 mars 1961, en Suisse, élevée en Californie et à présent, au même titre que ses parents, citoyenne du Royaume-Uni. À sa naissance ses jambes furent gravement déformées, à tel point qu’elles étaient étaient presque en arrière. Elle a finalement appris comment marcher à l’âge de trois ans en portant des attelles. Je n’ose imaginer ce qu’on dut ressentir ses parents alors… Elle est à présent mariée à Juan Francisco Aneiros Rodriguez, la cérémonie a eu lieu en juillet 2001. Ce qui est amusant, c’est qu’elle chanta en duo avec son père dans l’album From Chaos to Eternity de Rhapsody. Les films de Christopher Lee ont fait plus d’argent que ceux de n’importe quel autre acteur dans l’histoire. En mai 2006, cinq de ses films lui ont apporté plus de 4,4 milliards $, sans tenir compte de ses autres apparitions remontant à 1948. Ses totaux considérables dépassent les 3,8 milliards d’Harrison Ford et de Samuel L. Jackson. Grâce à cela, ses descendants pourront vivre de ses revenus pendants de nombreuses décennies. Il a, contre toute attente, réussi à recréer la fortune familiale, et même à la dépasser ! La richesse des Lee a permis de recréer un château digne de ces ancêtres sous la forme d’une magnifique résidence, que nous pouvons d’ailleurs observer sur la pochette de Revelation. Dans ses amis, nous contons Josip Broz Tito, ex-président de l’ancienne Yougoslavie et Jean Paul Getty, fondateur et dirigeant d’une compagnie pétrolière qui lui prêta, à lui et son épouse Gitte, sa maison de Place Sutton pour leur lune de miel en 1961. Cette lune de miel qui, d’ailleurs, a été très longue à se concrétiser. Lee,s’étant marié juste avant la production de The Devil’s Daffodil, ils durent la faire en un pluvieux week-end avant le début du tournage…

Pour les anglophiles qui aimeraient s’instruire sur la carrière et la vie privée de Sir Lee, son autobiographie est particulièrement fascinante. Il s’agit de Tall, Dark and Gruesome ou plus récemment et traduit en français : Le Seigneur du Désordre, avec une introduction de Peter Jackson.

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Christopher l’Istari, immortalisé, reste dans nos cœurs forever !

Petit scoops en vrac d’après IMDB et Wikipedia,
traduits pour vous par mes soins :

(Avec beaucoup de mal, alors ne soyez pas trop regardant s’il vous plait !)

Quand il est arrivé dans le studio d’enregistrement pour faire la voix off pour roi Haggard dans la version animée de La Dernière Licorne, il amena sa propre copie du livre avec certains extraits se rapportant à des parties de l’ouvrage qui, selon lui, ne devraient pas être omises

Il a interprété ces rôles aux côtés de trois générations d’Astins, une famille bien connue du show-business.

Selon son ami Norman Lloyd, il a un passe-temps quelque peu excentrique : il est fasciné par les bourreaux publics et sait les noms de chaque bourreau officiel que l’Angleterre a eu depuis le milieu du XVe siècle.

Lee s’entendait bien avec Eddie Powell, son cascadeur de longue date et son double à la Hammer Film Productions. Powell a épousé la costumière Rosemary Burrowes, qui a évoqué Lee, en plaisantant, comme étant une personne “Nasty”, méchante, et l’appelait parfois “Green Mould”. (moisissure verte).

Chargé d’adapter les nouvelles de Dennis Wheatley, encore pour la Hammer il participa à la réalisation de The Devil Rides Out qui fut acclamé par l’auteur et est considéré comme l’une des plus belles réussites de la production. Selon Lee, Wheatley était si heureux qu’il a offert à l’acteur les droits cinématographiques de ses romans occultes. Cependant, le second opus, To the Devil à Daughter, censuré et détourné, a été désapprouvé par l’écrivain malgré son succès financier. Vous vous souvenez, il s’agit du dernier film regroupant Christopher Lee et la Hammer. Il y a dû avoir de sérieux problèmes en interne.

Le Dracula de 70, The Satanic Rites of Dracula, provisoirement intitulé Dracula est mort… Se porte bien et habite à Londres (Dracula Is Alive and Well and Living in London), a été parodié par Jacques Brel dans une comédie musicale. Mais Christopher Lee n’était pas amusé. S’exprimant dans une conférence de presse 1973 il dit : “Je vais répondre en protestant… Je pense que cette chose est stupide. Je pense à au moins trente adjectifs -stupide, inutile, absurde, ce n’est pas une comédie, mais ça a un titre comique. Je ne vois pas l’intérêt.” En gros, l’humour salace et bien lourd de France dégoute nos voisins… La Hammer a continué de faire un film sans lui : La Légende des 7 Vampires d’Or en 74 avec John Forbes-Robertson dans le rôle du comte et David de Keyser en doublure.

Vers 1988, il accepta de jouer une fois de plus un vampire dans une comédie néerlandaise appelée Blooper. Le script a été commandé en raison de la ressemblance physique de Lee et d’un chanteur d’opéra, Marco Bakker. Grand amoureux de l’opéra, il s’entendait bien avec lui et sa femme, l’actrice Willeke van Ammelrooy. L’histoire parle donc d’un chanteur, qui apprend que son père est un vampire dont les dents se sont pourries à force de manger trop de bonbons et qui, lorsqu’il mord quelqu’un, au lieu de le transformer en vampire, le transforme en une créature mi-poulet, mi-humain. C’est, je crois, la comédie la plus WTF dans laquelle il joua, créé par un illustre inconnu : Frank Van Laecke.

Il rencontra le scénariste Anthony Shaffer, et ils se mirent d’accord pour travailler ensemble. Ils furent ensuite rejoints par Robin Hardy et Peter Snell, et ils s’accordèrent sur le fait que ce serait amusant de faire un film d’horreur basé sur de vieilles religions, contrairement aux films récents de la Hammer, eux, basés sur des légendes populaires. Shaffer lut le roman Ritual de David Pinner, parlant d’un policier chrétien appelé à enquêter sur le meurtre rituel d’une jeune fille dans un village rural, et ils décidèrent que ce serait là la source du projet. Lui et Lee payèrent 15,000 £ à Pinner pour les droits du livre, ce premier se mettant à le retranscrire sous forme de script. D’autre part, il décida qu’une adaptation directe ne fonctionnerait pas et commença à élaborer une nouvelle histoire en utilisant uniquement le schéma de base du roman. Lee avait tellement hâte de voir le film tourné qu’il a apparemment donné ses services gratuitement, en raison du peu de budgets à disposition. Ainsi est né ce qu’il considère comme son meilleur film, The Wicker Man.

Lee est apparu à l’écran comme étant le narrateur dans Eugenie de Jesus Franco, pour le producteur Harry Alan Towers, ignorant qu’il s’agissait d’un film pornographique, puisque les scènes de sexe furent tournées séparément. Par la suite, il avoua n’avoir reçu aucune information là-dessus lorsqu’il reçut le rôle, à part le fait que cela parlait du marquis de Sade. Il dit s’être envolé pour l’Espagne pour un travail d’une journée. Puis : “Je devais porter un smoking pourpre. Il y avait beaucoup de personnes derrière moi. Ils avaient tous leurs vêtements. Il ne semble pas me souvenir de quelque chose de particulier ou d’étrange. Un ami m’a dit: ‘Ne savez-vous pas que vous êtes dans un film d’Old Compton Street?’ À cette époque, c’était la brigade mackintosh qui regardait leurs films. ‘Très drôle’, ai-je dit. Alors, je suis allé au cinéma déguisé, avec une écharpe et des lunettes noires, et j’ai trouvé celui où il y avait mon nom. J’étais furieux ! Lorsque j’ai quitté l’Espagne ce jour-là tout le monde derrière moi avait enlevé leurs vêtements!”

En 1972, Lee produisit son premier et dernier film d’horreur Nothing But the Night, dans lequel il joue également. Il ne recommanda pas, déclarant qu’il n’aimait pas le processus.

Lee à apparemment rencontrer l’assassin de Rasputin, Felix Yusupov quand il était enfant. Il n’y a rien pour le confirmer, et peut être a-t-il seulement dit cela pour rigoler lors du tournage du film sur ce personnage, mais qui sait…

En 1962, il auditionna pour jouer un soldat allemand dans The Longest Day, surtout pour le fait qu’il parle très bien la langue, mais fut refusé pour la raison qu’il ne ressemblait pas à un militaire. Quelques livres du film lui attribuent à tort une participation dans le film, quelque chose à corriger de nos jours. Comme quoi, certains se sont rendu compte de la boulette.

En 2011, accompagné de son épouse Brigit, il intervint dans la cérémonie du 164e anniversaire de Bram Stoker où il reçut les hommages le l’Université de Dublin et a été promu membre honoraire de UCD Law Society, ainsi que la médaille d’or Bram Stoker (ça existe), par le Trinity College Philosophical Society dont l’écrivain fut le président et une copie de Collected Ghost Stories de M. James.

Contrairement à la croyance populaire, Lee n’a pas de vaste bibliothèque de livres occultes. Quand il donna son discours à l’University Collège de Dublin cette même année il déclara : “Quelqu’un a écrit que j’ai 20 000 livres. Je n’ai pas à vivre dans une baignoire ! J’ai peut-être quatre ou cinq livres occultes…” Il a en outre exhorté les étudiants contre les pratiques occultes, les avertissant qu’ils n’y perdraient pas seulement leurs esprits, mais aussi leurs âmes !

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*Traduction du guide de lecture : Tel Lon Chaney et Boris Karloff, je n’aime pas le mot “horreur”. Ils, comme moi, préfèrent la description française : “le théâtre du fantastique”.

Répliques, triées et traduites, selon ces mêmes sites :

Je pense que jouer est un mélange d’instinct, d’imagination et d’inventivité. Tout ce que vous pouvez apprendre en tant qu’acteur c’est la technique de base.

On m’a demandé ce que je pensais être la chose la plus inquiétante que l’on peut voir à l’écran et j’ai dit, “Une porte ouverte.”

Je ne jouerais plus aucun monstre. Dracula est différent ; c’est vraiment une personne excitante.

J’ai arrêté d’apparaitre en tant que Dracula en 1972 car, à mon avis, la représentation du personnage s’était trop détériorée, particulièrement quant ils l’amenaient dans une époque contemporaine, cela n’avait vraiment plus aucun sens. Il y a énormément de vampires dans le monde aujourd’hui -vous avez juste à penser à l’industrie du cinéma.

J’ai toujours reconnu ma dette envers la Hammer. J’ai toujours dit que je leur suis très reconnaissant. Ils m’ont donné cette opportunité, ont fait de moi un visage bien connu partout dans le monde, ce pour quoi je leur suis profondément reconnaissant.

Je regrette certains de mes films. Je me suis fait escroquer pour certaines images dans presque tout les cas à cause de personnes m’ayant menti. Il y a quelques années, j’ai reçu un appel de mes producteurs disant qu’ils m’envoyaient un script et que cinq acteurs américains éminents allaient être également dans le film. Des acteurs comme José Ferrer, Dean Jagger et John Carradine. Alors, j’ai pensé: “Eh bien, c’est assez correct pour moi.” Mais il s’est avéré que c’était un mensonge complet. Le film a été appelé End of the World, c’est assez approprié.

Jouer est comme une tempête de neige ou, peut-être, un grand espace sous vide. Je ne me trompe pas dans le fait que je suis, de toutes mes forces, en train de profiter de tout ce que m’offre ce travail, je suis très heureux à ce sujet, mais je sais aussi ce qu’il y a de l’autre côté et qui sait, l’année prochaine, personne ne me proposera quoi de ce soit. Vous ne savez jamais.

[Critiquant l’obsession de Hollywood pour les jeunes]: “Le problème aujourd’hui, et je pense que ceci est très dangereux pour les personnes concernées, c’est qu’il y a un très grand nombre de jeunes hommes et femmes de 18 à 30, jouant de très grands rôles dans d’énormes films et n’ont simplement, sans aucune faute de leur part, pas le fond, l’expérience et les connaissances nécessaires pour gérer tout cela. C’est dangereux pour eux, car s’ils font échec après échec, tôt ou tard les gens vont dire: “Eh bien, il peut avoir un joli visage, mais il ne va pas ameuter le public. Donc, beaucoup de ces beaux — parfois même jolis — garçons et filles obtiennent de bons rôles et ce n’est pas juste pour eux, car à un moment donné ceci va les rattraper’

(Sur son amitié avec Peter Cushing) Je ne veux pas paraitre lugubre, mais, à un certain moment de votre vie, chacun de vous remarquera que vous avez une personne, un ami que vous aimez et à qui vous tenez vraiment. Cette personne est si proche de vous que vous êtes en mesure de partager certaines choses seulement avec lui. (…) Et puis, quand cette personne disparaît, il n’y aura jamais plu rien de tout cela dans votre vie. Il était vraiment le plus doux et le plus généreux des hommes. J’ai souvent dit qu’il est mort parce qu’il était trop bon pour ce monde.

(Sur Vincent Price et Peter Cushing) Ils étaient tous deux de grands maîtres de leur art, mais plus importants encore en tant qu’êtres humains… Des gens merveilleux, de merveilleux acteurs et ils me manquent beaucoup, beaucoup.

Je préfère regarder les vieux films. Les stars de cinéma d’aujourd’hui, à mon avis, ne se comparent pas avec leurs prédécesseurs. Les meilleurs sont très bons, mais le dernier géant du cinéma, je pense, était Bette Davis. Un acteur que j’admire, qui pourrait devenir un géant, est Johnny Depp. Il comporte des éléments que d’autres acteurs ne possèdent pas.

Je pense que -en dehors des domaines de la science et de la médecine- nous vivons dans une ère de déclin. Regardez le monde. Il y a un déclin dans les mœurs, les idéaux, les manières, le respect, la sincérité : à peu près tout, en fait.

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Christopher Lee à encore énormément d’histoires à nous raconter, nous somme chanceux qu’il aime cela, et laisse une trace énorme dans l’Histoire. Si ce texte vous a ouvert les yeux sur l’une des plus grandes personnalités de notre époque, je compte sur vous pour ne jamais oublier que des individus comme lui existent. Nous devrions tous être sincèrement reconnaissants envers Sir Lee, et perpétuer sa mémoire. Il n’y a pas plus grand hommage que nous puissions lui faire, si ce n’est donner son nom à une étoile…

 

Avec les compliments de votre ami Poulpy!
Et la… DWARVE TEAM !!!!!