Porco Rosso by poulpy

Encore un Miyazaki qui vaut le détour : Porco Rosso, une histoire se situant cette fois dans un monde plus proche du nôtre, en Italie dans les années 30. Cet anime n’est pas sans rappeler sa série Sherlock Holmes pour quelques petites raisons : le personnage principal est un cochon… Pas de chiens/renards cette fois et en plus il y a de belles machines… Les voitures bizarres défiant les lois de la physique, bien sûr, mais aussi des avions, disons plutôt des hydravions. C’est d’ailleurs le thème principal puisque l’auteur est un grand fan d’aéronautique. Cette fois, il s’agit plus d’un film d’aventure que d’un film à inspiration diverse, même s’il en a, mais il n’est pas vraiment porté sur une mythologie particulière et ne porte pas un message écologique ou autre. En fait, c’est une histoire assez amusante, pas prise de tête (comme d’habitude), et centrée sur quelques protagonistes.

Il est lui aussi une des premières réalisations de Ghibli, datant de 1992. On peut comprendre que pour changer un peu des grosses productions le studio ait pensé à un film plus attrayant, plus humoristique et plus fluide sous certains aspects. L’idée de ce film provient d’un manga, très court, que Miyazaki avait réalisé pour un magazine, mais qui part dans un autre registre pour devenir le long métrage que nous connaissons. Ce ne sera pas la dernière œuvre se déroulant dans des pays européens : celle-là se passe dans la mer Adriatique et nous pouvons voir beaucoup de personnages ayant des origines différentes. Le héros, Porco Rosso, surnommé à cause de sa tête de porc et son hydravion rouge, est un italien s’étant installé dans une île déserte et gagnant sa vie en traquant des pirates du ciel. Il a pour «madone» une chanteuse française propriétaire d’un bar accueillant différents pilotes. Il défendra ces derniers contre un pilote américain s’étant rallié à une bande de pirates. Ils veulent se tailler une réputation en abattant le chasseur de prime lors d’un duel aérien. Il va s’attacher en cours de route à une jeune mécanicienne voulant suivre ses traces et ensemble, ils vont partir à l’aventure…

Comme je l’ai dit, cet anime est très léger, mais dans le sens détendant du terme, c’est donc un de ses points forts. Il est aussi très bien rythmé et joli, comme d’habitude dans ce genre de film (animation, musique, design,… impeccable), je ne vais donc pas en parler, car vous vous attendez bien sûr à ce que ce soit le cas si vous êtes habitués à ces œuvres. Un deuxième film, toujours du même auteur, sortira prochainement et sera en fait une prémisse se déroulant en Espagne pendant la guerre civile. Il se peut que nous en apprenions plus sur la vie de ce pilote. Dans cette œuvre le thème de la guerre est aussi important et laissé en trame de fond, mais ayant des répercutions. C’est une sorte de commencement revenant souvent qui n’est pas sans rappeler d’autres animés. Cependant, comme ce film se déroule dans, en quelque sorte, notre «monde», les conflits mentionnés sont basés sur des faits réels : il s’agit là de l’entre-deux-guerres, de la montée du fascisme et de la grande dépression. Pourtant dans une période assez noire de l’histoire il y a toujours des histoires sympas à raconter et l’ambiance de ce film n’est pas à la déprime. C’est une sorte de vision rétro d’une période intéressante et mélancolique. Les personnages sont très différents les uns des autres et on retrouve plein de caractères différents et bien trempés avec un bon background que ce soit dans les pirates, pilotes reconvertis à la fin de la guerre ou chez la chanteuse, elle-même veuve d’aviateur. L’histoire du héros est elle aussi passionnante et un peu étrange…

En gros c’est un bon film.